AALEME

Légionnaire toujours...

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Du même élan, nous franchissons la distance qui nous sépare de la ferme, et nous pénétrons dans le corral; puis chacun s'occupe d'organiser la défense. L'ennemi ne se voyait plus; terrifié de notre impétuosité toute française! il s'était réfugié de l'autre côté du bâtiment. A défaut de portes depuis longtemps absentes! nous barricadons tant bien que malles deux entrées avec des madriers, des planches et tout ce qui nous tombe sous la main.
 
Nous avions songé d'abord à occuper la maison toute entière; mais nous n'en eûmes pas le temps; d'ailleurs nous n'étions pas en nombre. Déjà l'ennemi, revenu en avant! avait envahi les deux premières chambres du rez-de-chaussée par où l'on communiquait avec l'étage supérieur. Une seule restait libre, située à l'angle nord-ouest et ouvrant à la fois sur le dehors et sur la cour. Nous nous hâtâmes d'en prendre possession.
 
Dans l'intérieur du corral, et à gauche de la seconde entrée, s'élevaient deux hangars en planches, adossés à la muraille: le premier complètement fermé et à peu près intact; l'autre, celui du coin, tout ouvert, à peine abrité d'un toit branlant et soutenu par deux ou trois bouts de bois portant sur un petit mur de briques crues à hauteur d'appui. En face, à l'angle correspondant, un hangar sem lable avait existé autrefois; mais la charpente avait disparu, et il ne restait plus que le soutènement de briques, à demi ruiné; au même endroit s'ouvrait dans le mur d'enceinte une brèche déjà ancienne, assez large pour laisser passer un homme à cheval.

Par les soins du capitaine Danjou, une escouade fut placée à chacune des deux entrées; deux autres occupèrent la chambre avec mission de surveiller les ouvertures du bâtiment qui donnaient sur la route; une autre fut chargée de garder la brèche.

Un moment on voulut créneler le mur qui faisait face aux portes d'entrée; mais il était si épais, si bien construit de paille, de sable et de cailloux, qu'on n'y put percer que deux trous, à grand'peine; personne n'y demeura. Enfin le sergent Morzicki, un Polonais, fut envoyé sur les toits avec quelques hommes pour observer les mouvements de l'ennemi. Le reste de la compagnie prit place en réserve entre les deux portes, ayant l'oeil à la fois sur les quatre coins de la cour et prêt à se porter partout où le danger deviendrait trop pressant.
 
Ces dispositions prises, nous attendîmes fièrement l'attaque; il pouvait être en ce moment neuf heures et demie.
 
Jusque-là on avait tiraillé de part et d'autre, échangé quelques coups de feu, mais sans que l'ennemi en prît occasion pour s'engager à fond. Au contraire, il semblait hésiter à commencer l'attaque, et nous n'étions pas loin de croire qu'il se retirerait.
 
Nous fûmes vite détrompés.
 
Morzicki venait d'être aperçu tandis qu'il s'avançait sur les toits, au-dessus des chambres occupées par l'ennemi. Un officier mexicain, son mouchoir blanc à la main, s'approcha lui-même jusqu'au pied du mur extérieur et, parlant en bon français, au nom du colonel Milan, nous somma de nous rendre:« Nous étions trop peu nombreux, disait-il: nous allions nous faire inutilement massacrer; mieux valait nous résigner à notre sort et déposer les armes; on nous promettait la vie sauve. »
 

Traduction

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