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La Newsletter 14/04 de l'AALEME

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La Newsletter 14/04 de l'AALEME

Camerone de l'AALEME.

Le samedi 19 avril 2014 à Fabrègues.

10h15 accueil des autorités à l'entrée du cimetière.

10h20 dépôt de gerbe sur la tombe de François Simon, premier Président de l'AALEME.

déplacement en cortège jusqu'au Monument aux Morts.

10h45 151e anniversaire du combat de Camerone au Monument aux Morts

11h30 vin d'honneur.

12h45 déjeuner au restaurant La Fabrègaüda 26 Avenue Calmette, 34690 Fabrègues.



Menu :

Cassolette de Moules Façon Fabrègaüda

Roulés de Magret de Canard Fumé au Pesto

Seiches à la Plancha et Persillade

Assiette de Fromages

Sabayon aux Agrumes

Vin de pays

Café

 

Réservation et règlement auprès de notre trésorière, avant le mardi 15 avril 2014 : 30€.

Trésorière de l'AALEME, Espace les Chênes, 8 chemin des chênes, 34170 Castelnau le Lez.

Des anciens combattants décorés

Les porte-drapeaux du secteur en assemblée

Publié le 21/03/2014

L’assemblée générale annuelle des porte-drapeaux des secteurs d’Hirson, La Capelle et le Nouvion s’est tenue à l’Espace culturel sous la présidence de Pïerre Fiécha président du secteur Thiérache en présence de Michel Dumay président départemental et de Guy Verin maire de la ville.

 Les porte-drapeaux, fidèles aux nombreuses cérémonies commémoratives.
Les porte-drapeaux, fidèles aux nombreuses cérémonies commémoratives.

De bonne heure et de bonne humeur, les porte-drapeaux étaient venus en grand nombre assister à cette assemblée où Pierre Fiécha a remercié les communes qui apportent un soutien à l’association, juste retour des choses si on considère l’implication des porte-drapeaux dans nombre de localités. 71 sorties officielles avec 33 sorties en moyenne par drapeau sur ce secteur sont comptabilisées.

La société a des finances saines, et M. Fiécha en est venu au rôle qu’il joue de conduire les porte-drapeaux quand il est sur une manifestation qu’elle ait un caractère local, voire départemental ou régional.

Le président le remercia pour bien commander le groupe quand cela se présente « a-t-on le droit de se servir d’un drapeau d’association locale à l’extérieur du Nouvion, le laisser dans sa voiture pour la simple raison que c’est un ancien légionnaire qui va commander le groupe ? » Le président départemental s’est montré intransigeant : « Non, l’autorité supérieure sur un secteur est bien le président du secteur ». La situation est très claire et sans équivoque.

M. Fiécha en est aussi venu aux cérémonies à caractère civil dont les remises de médailles ne peuvent se faire devant un monument militaire.

Michel Cadour a reçu l’insigne de porte-drapeau pour 20 ans de service. Chaque porte-drapeau a reçu une paire de gants blancs pour les sorties officielles.

"A mes hommes qui sont morts"

vendredi 23 août 2013

"Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,

Je veillerai du moins et n'oublierai jamais."

Adjudant Chef Peter Gyuroka - Chef de section des pionniers du 1er Régiment Etranger

Pierre Messmer (1916-2007) homme politique français traverse la période tourmentée de la 2° Guerre Mondiale puis des guerres de décolonisation qui suivirent. En 1940, il rejoint le Général De Gaulle et, dans les rangs de la Légion, participe aux campagnes d'Afrique du Nord et de la Libération. Puis après une carrière dédiée à l'administration coloniale, de 1945 à 1959, il est Ministre des Armées du Général De Gaulle, de 1960 à 1969 et Premier ministre de Georges Pompidou de 1972 à 1974. Puis député de la Moselle de 1978 à 1988, il se consacrera à la politique de la Région Lorraine jusqu'en 1989. Il entre à l'Académie Française en 1999.

A la fin de la Guerre d'Algérie, en 1962, Pierre Messmer, alors Ministre des Armées, est tiraillé entre ses sentiments personnels et ses devoirs de ministre et il se verra reprocher notamment l'abandon des harkis qui seront exterminés au départ des Français d'Algérie.
Personnage ballotté par l'Histoire, Il reste que Pierre Messmer, bien que parfois paradoxal voire ambigu, gardera en son coeur la Légion Étrangère avec qui il a partagé des heures terribles et glorieuses, et, quand De Gaulle veut la dissoudre au moment du putsch d'Alger il se battra pour limiter la vengeance au 1er REP.
En 2005, au crépuscule de sa vie un hommage a été rendu par la Légion à cet homme, qui à travers les orages de l'Histoire et de la Politique a su garder en son coeur toujours vivante, la flamme de la Fidélité et de la Mémoire. Et L'hommage aux morts du Capitaine Borelli , anima cette ultime et émouvante rencontre entre des jeunes qui se souviennent et un ancien qui n'a pas oublié...
Hommage à Messmer, au collège de France en 2005
"A mes hommes qui sont morts"
Poème dédié à la mémoire du Légionnaire Thiebald Streibler qui donna sa vie pour sauver le Capitaine de Borelli, le 3 Mars 1885 pendant le siège de Tuyen-Quang (Tonkin)
"Mes compagnons, c'est moi, mes bonnes gens de guerre,
C'est votre chef d'hier qui vient parler ici
De ce qu'on ne sait pas ou que l'on ne sait guère;
Mais morts, je vous salue, et je vous dis : Merci.

Il serait temps qu'en France on se prit de vergogne
A connaître aussi mal la vieille Légion,
De qui, pour l'avoir vue à sa dure besogne,
J'ai le très grand amour et la religion.

Or, écoutez ceci : "Déserteurs ! Mercenaires !
Ramassis d'étrangers sans honneur et sans foi !"
C'est de vous qu'il s'agit, de vous Légionnaires !
Ayez-en le cœur net, et demandez pourquoi ?

Sans honneur ? Ah ! Passons-Et sans foi ? Qu'est ce à dire ?
Que fallait il de plus et qu'aurait on voulu ?
N'avez-vous pas tenu, tenu jusqu'au martyr
La parole donnée et le marché conclu ?

Mercenaires ? Sans doute : il faut manger pour vivre;
Déserteurs ? Est-ce à nous de faire ce procès ?
Étrangers ? Soit. Après ? Selon quel nouveau livre
Le Maréchal de Saxe était-il donc Français ?

Et quand donc les Français voudront-ils bien entendre
Que la guerre se fait dent pour dent, œil pour œil,
Et que ces Étrangers qui sont morts, à tout prendre,
Chaque fois, en mourant, leur épargnaient un deuil ?

Aussi bien, c'est assez d'inutile colère,
Vous n'avez pas besoin d'être tant défendus :
- Voici le fleuve Rouge et la rivière Claire,
Et je parle, à vous seuls, de vous que j'ai perdus !

Jamais Garde de Roi, d'Empereur, d'Autocrate,
De Pape ou de Sultan; jamais nul régiment
Chamaré d'or, drapé d'azur ou d'écarlate,
N'alla d'un air plus mâle et plus superbement.

Vous aviez des bras forts et des tailles bien prises,
Que faisaient mieux valoir vos hardes en lambeaux;
Et je rajeunissais à voir vos barbes grises,
Et je tressaillais d'aise à vous trouver si beaux.

Votre allure était simple et jamais théâtrale;
Mais le moment venu, ce qu'il eut fallu voir,
C'était votre façon hautaine et magistrale
D'aborder le "Céleste" ou de le recevoir.

J'étais si sur de vous ! Et puis, s'il faut tout dire,
Nous nous étions compris : aussi de temps en temps,
Quand je vous regardais vous aviez un sourire,
Et moi je souriais de vous sentir content.

Vous aimiez, troupe rude et sans pédanterie,
Les hommes de plein air et non les professeurs;
Et l'on mettait, mon Dieu, de la coquetterie
A faire de son mieux, vous sachant connaisseurs.

Mais vous disiez alors : "La chose nous regarde,
Nous nous passerons bien d'exemples superflus;
Ordonnez, seulement, et prenez un peu garde,
On vous attend, - et nous, on ne nous attend plus !"

Et je voyais glisser sous votre front austère
Comme un clin d’œil ami doucement aiguisé,
Car vous aviez souvent épié le mystère
D'une lettre relue ou d'un portrait baisé.

N'ayant à vous ni nom, ni foyer, ni patrie,
Rien ou mettre l'orgueil de votre sang versé,
Humble renoncement, pure chevalerie,
C'était dans votre chef, que vous l'aviez placé.

Anonymes héros, nonchalants d’espérance,
Vous vouliez, n'est -ce pas ? qu'à l'heure du retour,
Quand il mettrait le pied sur la terre de France,
Ayant un brin de gloire il eût un peu d'amour.

Quant à savoir si tout s'est passé de la sorte,
Et si vous n'êtes pas restés pour rien là-bas,
Si vous n'êtes pas morts pour une chose morte,
O mes pauvres amis, ne le demandez pas !

Dormez dans la grandeur de votre sacrifice,
Dormez, que nul regret ne vienne vous hanter;
Dormez dans cette paix large et libératrice
Ou ma pensée en deuil ira vous visiter !

Je sais ou retrouver, à leur suprême étape,
Tous ceux dont la grande herbe a bu le sang vermeil,
Et ceux qu'ont engloutis les pièges de la sape,
Et ceux qu'ont dévorés la fièvre et le soleil;

Et ma pitié fidèle, au souvenir unie,
Va, du vieux Wunderli qui tomba le premier,
En suivant une longue et rouge litanie,
Jusqu'à toi, mon Streibler, qu'on tua le dernier !

D'ici je vous revois, rangés à fleur de terre
Dans la fosse hâtive ou je vous ai laissés,
Rigides, revêtus de vos habits de guerre
Et d'étranges linceuls faits de roseaux tressés.

Les survivants ont dit, -et j'ai servi de prêtre !-
L'adieu du camarade à votre corps meurtri;
Certain geste fut fait bien gauchement peut-être :
Pourtant je ne crois pas que personne en ait ri !

Mais quelqu'un vous prenait dans sa gloire étoilée,
Et vous montrait d'en haut ceux qui priaient en bas,
Quand je disais pour tous d'une voix étranglée,
Le Pater et l'Avé-que tous ne savaient pas !

Compagnons, j'ai voulu vous parler de ces choses,
Et dire en quatre mots pourquoi je vous aimais :
Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,
Je veillerai du moins et n'oublierai jamais.

Si parfois, dans la jungle ou le tigre vous frôle
Et que n'ébranle plus le recul du canon,
Il vous semble qu'un doigt se pose à votre épaule,
Si vous croyez entendre appeler votre nom:

Soldats qui reposez sous la terre lointaine,
Et dont le sang donné me laisse des remords,
Dites-vous simplement : " C'est notre Capitaine
Qui se souvient de nous,-et qui compte ses morts......"
Capitaine Borelli

LE CAPITAINE DE BORELLI (1837-1906)
CHEVALIER ERRANT ET PALADIN POÈTE
Lieutenant-colonel (h) Benoît Guiffray

Article paru sur le site de l'Amicale des Anciens de la Légion Étrangère de Paris, Le lien ici: Capitaine Borelli
Capitaine Borelli
“Mes compagnons c'est moi : mes bonnes gens de guerre,
C'est votre chef d'hier qui vient parler ici
De ce que l'on ne sait pas, ou que l'on ne sait guère ;
Mes morts je vous salue et je vous dis : Merci”…
Qui n'a pas vibré à l'écoute ou à la lecture de ce poème du Capitaine de Borrelli, publié et republié dans plusieurs de ses ouvrages de poésie qui ont valu à son auteur de recevoir à trois reprises le prix de la poésie française de l'Académie Française (1883-1885 ; 1889-1891 et 1893-1895).
Ce poème a eu pour titre "La Légion Etrangère" et pour dédicace "A mes hommes qui sont morts" ; cette dernière deviendra par la suite le titre du poème qui a été déclamé à l'Académie Française par mademoiselle Jeanne Julia Regnault dite Bartet (1854-1941), actrice de la Comédie Française.
Voici ce qu'il est notamment dit de lui dans l'ouvrage "Feuilles d'avant la tourmente" publié chez Plon en 1917 :
"…Ce vétéran, qui a guerroyé en Europe, en Afrique, en Asie, déconcerte par son érudition et la variété de ses motifs….
…Borrelli peint la guerre comme Stendhal ou Tolstoï…la langue est toujours simple chez ce soldat…Elle possède le secret de faire partager au lecteur l'action qu'elle raconte, de lui faire vivre ce qu'il lit, au moyen d'effet brefs, soudains, qui enferment tout un monde de sensations devinées et refoulées…
…Mais ce qu'il a aimé par-dessus tout, ce sont ses hommes et quand il a dit cet amour il a été grand. Il a peint notre troupier "mal habillé, mal coiffé, mal chaussé, seulement avec, dans le rang, un éclair à la hauteur des yeux"…
"Tourné vers le côté d'où le péril viendra
Il lui jaillit du cœur trois mots : Quand on voudra !"
…Ce qu'il a aimé par-dessus tout, ce sont ses hommes et quand il a dit cet amour, il a été grand…
… Le soldat que Borrelli préfère entre tous, c'est naturellement celui qu'il a commandé le plus longtemps, avec qui il se sent en complète harmonie, grâce à qui il a accompli ses plus mémorables faits d'armes, le soldat de la Légion Etrangère
"...nu, affamé, sans feu ni lieu, ni espérance..."
…Par son oeuvre, et par sa vie, par ses qualités et ses défauts, Borrelli s'apparente aux chevaliers errants, aux paladins poètes qui traversèrent, épris de belles passes d'armes et de vers délicats notre Moyen-Âge…
…Il a différé de la plupart des auteurs de son temps, par son goût et sa parfaite compréhension de l'époque "… où la mort frappait d'assez près pour que le mourant la vit belle et qu'elle vit le mourant sourire…" ( Préface de l'ouvrage "Arma").
"On cache n'est-ce pas ? la chose qui vous navre
- J'ai laissé, reposant sur son oreiller vert,
Le bel officier blanc dormir à découvert :
- Et j'ai mis mon mouchoir sur les pieds du cadavre"

(Extrait du poème "Tué", souvenir du 5 juin 1859)
Dix sept ans dans la Cavalerie
Le vicomte Emmanuel Raymond de Borrelli est né le 25 décembre 1837, dans le château du marquis de Brayas, son grand père maternel, à Taillon en Gironde, dans l'arrondissement de Bordeaux, fils de Charles Hyacinthe Jules de Borrelli, lieutenant-colonel au 7ème Léger, futur général de division, et de Anne Françoise de Bryas.
Etant étudiant à Paris, le 4 novembre 1856, il s'engage dans l'Armée française pour rejoindre l'Ecole Impériale de Saint Cyr. Il est ainsi décrit : "Cheveux châtains, front haut, yeux bleus, nez fort, bouche moyenne, menton rond, visage ovale et taille 1,67m". Borrelli se distingue par ses résultats aux examens ce qui lui vaut d'être nommé 1ère classe puis caporal un an après.
Sous-lieutenant le 7 septembre 1858, à sa sortie de l'école, il est affecté dans la cavalerie, au 2ème Régiment de Chasseurs où il sert durant près de dix sept ans comme lieutenant (décembre 1863), capitaine (août 1868), capitaine adjudant major (février 1870) puis de nouveau capitaine (avril 1872).
Durant cette première partie de sa vie d'officier, il participe à la campagne d'Italie : à la bataille de Solférino, chargeant à la tête de son peloton, il est grièvement blessé d'une balle qui lui traverse la poitrine, le 24 juin 1859. La croix de chevalier de l'Ordre national de la Légion d'Honneur lui est remise le 5 juillet suivant mais il ne se remet pas complètement de cette blessure dont il aura des séquelles le restant de sa vie.
Plus tard, "le Gaulois" du 20 février 1890 publiera ce poème écrit par le Capitaine de Borrelli sur l'entrée à Milan du 2ème Corps d'Armée dont les 1er et 2ème Régiments Etrangers :
TRIOMPHE
Souvenir des 8-9 juin 1859

"Jamais je n'ai vu tant de fleurs que ce jour-là !
- En vainqueurs, dans Milan évacué la veille
Nous entrions ; alors, de vrai, c'était merveille
Ce que l'on nous aimait ! - Le soir, à la Scala,
Ballet de circonstance ; et la salle croula
Quand sur la fin, parut, le képi sur l'oreille
L'Etoile de la danse en pantalon groseille.
- L'inoubliable nuit, et l'étrange gala !

Partout, du bas en haut, l'antithèse suprême
D'un front bandé de linge auprès d'un diadème,
Et des bras en écharpe à côté des bras nus ;
Tandis que, s'ennuyant de ces apothéoses,
Nos bons chevaux, gardés par les premiers venus,
Broutaient, faute de mieux, des montagnes de roses."
Pendant de la guerre franco-allemande de 1870, Borrelli se distingue de nouveau. Il participe vaillamment à la reconnaissance sur gross-Rossell, aux batailles de Borny, de Rézonville, de Saint-Privat-la-Montagne, de Noisseville et de Servigny puis combat aux avant-postes durant le siège de Metz, dans la plaine de Ladonchamps.
Fait prisonnier de guerre à Metz, le 29 octobre 1870, interné à Francfort sur le Main, en Allemagne, il est libéré le 17 mars 1871. Moins de quinze jours après, il est de nouveau en campagne, du 30 mars au 26 mai 1871, pour participer avec l'armée de Versailles aux combats contre la "Commune de Paris" en révolte.
Il est nommé officier de l'Ordre national de la Légion d'Honneur le 24 juin 1871
Bien que noté comme étant un très brillant officier appelé à un grand avenir, son mauvais état de santé et d'autres motifs, notamment familiaux, l'obligent à quitter l'Armée : il donne sa démission en avril 1874. Marié depuis le 27 mai 1872 et entré dans la vie civile, le capitaine de Borrelli est toutefois nommé, le 28 janvier 1876, lieutenant-colonel dans l'armée territoriale, au 18ème Régiment Territorial de Cavalerie jusqu'au 30 mars 1880.
Il n'en a pas pour autant terminé avec le service actif car le 30 juillet 1883, à sa demande, le Vicomte de Borrelli (1) est admis à servir avec le grade de "capitaine à titre étranger" au 1er Régiment Etranger où il va servir en Algérie, au Tonkin puis de nouveau en Afrique durant cinq ans.
"Et ma pitié fidèle, au souvenir unie
Va du vieux Wunderli qui tomba le premier,
En suivant une longue et rouge litanie,
Jusqu'à toi, mon Streibler, qu'on tua le dernier !

D'ici je vous revois, rangés à fleur de terre
Dans la fosse hâtive où je vous ai laissés,
Rigides, revêtus de vos habits de guerre
Et d'étranges linceuls faits de roseaux tressés"…
C'est âgé de 46 ans, après 19 ans de services, 4 campagnes et une blessure grave dont il garde de nombreuses séquelles que, sur sa demande, le Capitaine de Borelli est admis à servir dans les rangs de la Légion Etrangère avec le grade de "capitaine à titre étranger" par décret du Président de la République daté du 30 juillet 1883.
En Algérie 1883-1884
Affecté au 1er Régiment Etranger, il rejoint son corps en Algérie le 15 septembre de la même année prenant aussitôt la commandement de la "Compagnie Montée de Geryville" qu'il mène d'une manière très vigoureuse comme précisé dans ses notes.
De cette période, il nous a laissé un témoignage en vers :
LES HONNEURS
Souvenir du 10 janvier 1884

Dans le pays des Ksours (3), par un froid inhumain
Nous luttions contre un vent qui coupait la figure,
Quand nous vîmes des blocs, d'assez funèbre augure,
Empilés sur un tertre, à gauche du chemin.

On se souvient là-bas, comme à leur lendemain,
De certains deuils anciens dont vous n'avez plus cure ;
C'était le lieu précis d'une tuerie obscure :
Bou-Bekr(4). - Et notre chef mit l'épée à la main.

La colonne fit halte, et front.- Dans la rafale
La sonnerie " Aux champs " s'envola, triomphale.
On rendit les honneurs. Notre vieux commandant

Salua largement du sabre ; et puis, en route !
- C'est assez difficile à dire, et cependant
J'avais, presque, les yeux… - Ce vent aigre, sans doute.
Grande Revue, 1er Juillet 1888
Au Tonkin 1884-1885
Un Bataillon du 1er Régiment Etranger à deux compagnies débarque au Tonkin en avril 1884. L'une d'elles est commandée par le Capitaine de Borelli.
Le 1er janvier 1885, la Légion Étrangère se transforme en deux Régiments Étrangers à quatre bataillons. La compagnie Borelli devient 1ère Compagnie du 1er bataillon du 1er Étranger.
Aussitôt débarqué, ce bataillon est engagé aux côtés de deux autres bataillons de la Légion Étrangère, présents au Tonkin depuis un an, dans les opérations de pacification menées sous les ordres du général de Négrier contre les troupes de l'Empire de Chine et les Pavillons Noirs organisés en sociétés de pirates. La citadelle chinoise de Tuyen-Quang qui a été prise par nos troupes le 31 mai, est attaquée le 10 octobre par les Chinois. Ces derniers sont repoussés mais ils organisent aussitôt le siège ; l'encerclement se referme complètement y compris sur la rivière Claire seule voie d'accès rapide.
Le 16 novembre, une colonne de secours placée sous les ordres du Colonel Duchène, remonte le fleuve Jaune et la rivière Claire avec des renforts et un approvisionnement important à bord de jonques escortées de canonnières de la Marine Nationale. Les deux compagnies du 1er Régiment Étranger constituent le gros du renfort.
Le 18 novembre, les troupes débarquent à 8 kilomètres. en aval de Yuoc pour dégager cette position qui verrouille le passage en direction de Tuyen-Quang; elle est tenue par l'adversaire. L'assaut est donné le lendemain avec succès ce qui permet de nettoyer les environs de la citadelle avant d'y pénétrer.
Le Capitaine de Borelli sera cité à "l'ordre du jour" du Corps Expéditionnaire au Tonkin le 18 décembre "pour s'être particulièrement distingué par la vigueur et l'entrain avec lequel il a enlevé sa compagnie dans le mouvement tournant qui a décidé le succès du combat de Yuoc"
Second siège de Tuyen-Quang, 23 novembre1884 - 3 mars 1885
Image d'Epinal du siège de Tuyen-Quang
La relève de la garnison est aussitôt organisée et la colonne Duchène repart le 23 novembre.
La nouvelle garnison compte 14 officiers ainsi que 598 sous-officiers et hommes de troupe dont les 1ère et 2ème compagnies du 1er Etranger. Le Commandant Dominé commande la place forte. Il fait immédiatement multiplier les défenses et construire un blockhaus à 300 mètres. de la citadelle.
Le 31 décembre les troupes chinoises fortes de 4.000 hommes attaquent de toutes parts avec violence mais sont repoussées. Commence alors un second siège ; des tranchées encerclent peu à peu complètement la place forte qui est ensuite attaquée au moyen de mines creusées sous terres et de contre-mines organisées intelligemment par le Sergent du Génie Bobillot qui est blessé mortellement au cours du siège. L'artillerie chinoise soumet la citadelle à des bombardements quotidiens suivis d'assauts toujours repoussés et de brèches toujours colmatées. Le Capitaine de Borelli se souvient :
LÀ-BAS
Souvenir de février 1885

"A Monsieur le colonel Dominé
Nous sommes au rempart, la nuit. Il pleut. Gluante
Est la terre où le pied glisse mal affermi ;
L'odeur fade des morts recouverts à demi
Nous arrive du bas de la brèche béante.

Des jurons suppliants passent dans l'air, parmi
Les plaintes des blessés qu'exaspère l'attente ;
On sent venir l'assaut. Va pour l'assaut, contente,
Ma troupe de son mieux recevra l'ennemi.

- Et je rêve d'un nid tout plein de chères choses,
Où flotte le parfum d'une femme et des roses,
Où des tapis profonds assourdissent les pas ;
Je rêve d'une voix qui chante un peu ; Je rêve
A cette même voix se faisant rauque et brève…
- Nom de Dieu ! les voila qui montent : tirez bas."
3 mars 1885 levée du siège
Le 28 février à huit heures du soir, la colonne qui vient débloquer Tuyen-Quang annonce son approche par des fusées qui sont très bien vues de la citadelle.
Le 3 mars, la colonne de secours progresse plus vite, après une nuit de fusillades continues. Au petit jour, les patrouilles de la citadelle constatent le départ des troupes chinoises mais, voulant pénétrer dans une casemate, un tirailleur tonkinois est tué, un autre blessé. La section de Légion qui forme réserve intervient aussitôt, conduite par le capitaine de Borelli, commandant la compagnie à laquelle appartient cette section.
Le capitaine s'approche de l'entrée de la casemate lorsque soudain l'un de ses hommes le devance, c'est le légionnaire Thiébald Streibler qui tombe mortellement blessé d'une balle en pleine poitrine sauvant ainsi le capitaine. Ce dernier, fait aussitôt neutraliser toutes les issues puis enfoncer la toiture. Les légionnaires peuvent ainsi atteindre cinq chinois retranchés là qui meurent les armes à la main sans vouloir se rendre.
A deux heures de l'après-midi, le général en chef et le brigadier Giovaninelli arrivent à Tuyen-Quang.
Streibler (matricule 6.917, d'origine alsacienne, natif de Mertzwiller) est le dernier légionnaire tué durant le siège ce que n'oubliera jamais de Borelli qui par la suite dédicacera ainsi l'ode "A mes hommes qui sont morts" :
"Très particulièrement je dédie ceci à la mémoire de Thiébald Streibler qui m'a donné sa vie le 3 mars 1885"
Le Capitaine de Borelli est cité une seconde fois le 22 mai par ordre général n° 4 du Corps Expéditionnaire pour s'être particulièrement distingué au siège de Tuyen-Quang : "Bravoure chevaleresque ; a par son entrain et sa présence constante aux postes les plus dangereux, exalté la valeur morale de la troupe qu'il commandait".
Les pertes de la garnison sont de 56 morts (y compris ceux décédés de leurs blessures par la suite) dont 48 légionnaires, et 148 blessés. La garnison a tenu sans faillir durant 3 mois et 36 jours face à 10.000 combattants chinois.
Pour la Légion Etrangère, Tuyen-Quang est le Camerone de l'Extrème-Orient. Ce fait d'armes glorieux est évoqué dans la première strophe de son chant de tradition : "Le Boudin".
"Avant le silence", son dernier ouvrage
Son état de santé se détériorant, le Capitaine de Borelli quitte le Tonkin en juillet 1885 ; et placé en non-activité pour infirmités temporaires puis affecté au 3ème Régiment de Zouaves en Algérie, du 17 août 1888 au 3 octobre 1889 avant d'être admis d'office à la retraite en 1891.
Il sert de nouveau dans l'Armée Territoriale avec le grade de lieutenant colonel jusqu'au 1er janvier 1902. "Avant le silence" regroupe ses deniers poèmes. Ils évoquent la fin d'un homme qui a connu une vie bien mouvementée.
"Emmanuel, Raymond de Borelli, officier d'Infanterie en retraite, officier de la Légion d'Honneur, époux de Armande Gabrielle Marie d'Angosse, est décédé le 10 mai 1906 à quatre heures du soir en sa demeure à Versailles, au n° 22 de la rue Magenta".
Il était titulaire des médailles d'Italie, du Tonkin et officier d'Académie.
Il avait reçu la médaille de la Valeur militaire de Sardaigne, était chevalier de l'Ordre Pontifical de Saint Grégoire-le-Grand, décoré de l'ordre de Charles III d'Espagne, fait commandeur de l'ordre du Cambodge, commandeur de l'Ordre de Saint Sylvestre, officier de 3ème classe du Nicham-Iftikar et officier du Dragon d'Annam."
Lieutenant-colonel (h) Benoît Guiffray
Notes
(1) Borelli : Tous les documents originaux consultés y compris son acte de naissance et toutes les pièces de son dossier d'officier portent cette orthographe mais nous avons aussi trouvé dans des écrits le concernant y compris dans le "Livre d'or de la Légion Etrangère" et les annuaires des officiers de l'époque : Borelli, Boreli, Borrelly

Fontenay-sous-Bois : Thierry Marx, le roi de la cuisine moléculaire au Fort de Nogent

Publié le 18.03.2014


Le chef étoilé Thierry Marx viendra cuisiner pour le public lors de la kermesse de Camerone, qui aura lieu les 30 avril et 1er mai prochains, au Fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois. Aux fourneaux, il sera accompagné par ses élèves cuisiniers afin de préparer un barbecue géant, dont le menu est, pour l’instant, tenu secret. Le «Top Chef», spécialiste de la cuisine moléculaire, est le parrain officiel du Groupement de Recrutement de la Légion Étrangère (GRLE) depuis la célébration de Camerone l’année dernière.

Ce qui est en ligne depuis la dernière Newsletter...

Gli svizzeri nelle trincee sul fronte franco-tedesco

Di Mathieu van Berchem, swissinfo.ch
Parigi
16 marzo 2014

Una colonna francese in marcia verso l'inferno di Verdun (AFP)

Migliaia di svizzeri hanno combattuto sul versante francese durante la Prima guerra mondiale, scoppiata un secolo fa. Tra questi, Blaise Cendrars, Valdo Barbey e Edouard Junod, che hanno lasciato alcune testimonianze impressionanti delle loro esperienze sul fronte occidentale.

28 settembre 1915. Nel nord della regione francese della Marna, il 2 ° reggimento della Legione straniera lancia un attacco alla fattoria Navarino, nelle mani delle truppe tedesche. Verso le 15:30, sotto la pioggia battente, il caporale Sauser è mitragliato dalla fanteria tedesca. Perde il suo braccio destro.

"Un braccio umano grondante di sangue, sezionato sopra il gomito, la cui mano, ancora viva, grattava il suolo con le dita, come se volesse mettervi delle radici”, racconta Sauser, alias Blaise Cendrars, nel suo libro “La mano mozza”.

Quando il poeta Cendrars conclude la sua guerra nel dolore, altri svizzeri vivono l’inferno nelle pianure della regione della Champagne. Quello stesso 28 settembre, alcune trincee più lontane, il capitano Edouard Junod invia una lettera a sua sorella. "Scrivo nel buio. La giornata era terribile. Avanziamo lentamente. L'avversario è duro, la sua artiglieria mirabilmente servita ci abbruttisce con un 140 asfissiante. Non vi è tregua, né di giorno né di notte. Piove. Alcune schiarite. Un sole pallido. Tremiamo dal freddo. Morale eccellente. Non capisco come sto ancora in piedi".

Nel pomeriggio, il ginevrino Junod cade, “fulminato dai proiettili delle mitragliatrici tedesche nascoste nel bosco", racconterà il giornalista Paul Seippel. Morto a 40 anni, dopo una guerra breve, ma di inaudita violenza.

La guerra sanguinosa delle trincee

Nella nuova "Encyclopédie de la Grande Guerre” (edizioni Tempus), lo storico Stéphane Audoin-Rouzeau descrive bene la nascita della guerra di trincea.

Nel settembre 1914, dopo la battaglia della Marna, “esausti per gli immensi sforzi delle settimane precedenti, i soldati scavano spontaneamente dei buchi nel suolo per proteggersi dai proiettili. Progressivamente interconnessi, i singoli buchi formano poi la prima linea delle trincee. La fanteria tedesca, meglio addestrata per le fortificazioni in campagna, sembra aver dato l'esempio nella costruzione delle trincee. Gli 'alleati' rimproverano poi ai tedeschi di aver degradato le modalità belliche dello scontro guerriero”.

Nella guerra delle trincee, i belligeranti sono separati da una zona di estremo pericolo, la terra di nessuno. La guerra diventa essenzialmente difensiva. Gli stati maggiori dell’esercito francese e tedesco lanciano degli assalti per rompere il fronte delle trincee avversarie, per lo più senza successo, almeno fino al 1918.

Un volontario, un mercenario

Un mondo separa Cendrars da Junod. Lo scrittore nato a La Chaux-de-Fonds si è arruolato volontario. Nell’agosto 1914 pubblica un appello tragicamente preveggente sulla stampa parigina. "Gli amici stranieri della Francia sentono il bisogno darle una mano". Cendrars si arruola e parte per combattere nelle regioni dell’Artois e della Champagne.

Junod è un mercenario, secondo la vecchia tradizione militare svizzera. Ufficiale nell'esercito elvetico, si arruola nella Legione straniera e partecipa alle campagne francesi in Marocco, Tonchino e Madagascar. È un duro. Il suo contemporaneo Albert Erlande lo descrive nel maggio 1915, durante la sanguinosa battaglia di Artois: "Il capitano Junod, con un piede sul gradino di una scala scavata con una vanga, una sigaretta russa in bocca, una frusta in mano, uno sguardo che elettrizza la compagnia, ordina con voce soave: "Avanti, ragazzi! Coraggio!".

Junod muore, per nulla o quasi. L'offensiva nella Champagne lanciata dal generale Joffre, comandante dell’armata francese, si traduce in un'avanzatata di ... 4 chilometri. Il costo umano è terrificante. L'esercito francese deplora 28’000 morti, 98’000 feriti, 53’000 prigionieri e dispersi.

Letteratura

Valdo Barbey, "Soixante jours de guerre en 1914", edizioni Bernard Giovanangeli, 2004.

Binet-Valmer, "Mémoires d'un engagé volontaire", edizioni Flammarion, 1918.

"Édouard Junod, capitaine à la Légion étrangère (1875-1915)", lettere e ricordi raccolti da Paul Seippel, Parigi, 1918.

Da ogni regione svizzera

Quanti sono gli svizzeri arruolati nella Legione straniera? "Formavano sempre un po’ più di un terzo dei reggimenti stranieri", scrive nel 1916 Gauthey des Gouttes, presidente del comitato degli svizzeri al servizio della Francia, secondo il quale il loro numero si situa tra 2’500 e 3’000 uomini.

Dopo la dichiarazione di guerra, centinaia di svizzeri affluiscono a Parigi , al Café du Globe, boulevard de Strasbourg, che funge da luogo di reclutamento. "Dal pastore protestante al cameriere, dallo studente al contadino", i volontari svizzeri giungono in massa, si entusiasma Gauthey des Gouttes. "Conosco, da parte mia, oltre 800 volontari con i quali ho scambiato della corrispondenza, 300 provenienti dalla Svizzea tedesca e 500 da quella francese e italiana".

Perché così tanto entusiasmo? Gauthey des Gouttes ne attribuisce la ragione alla “violazione del Belgio" da parte dell'esercito tedesco, "perché lasciava temere una prossima violazione della Svizzera”. A coloro che accusano questi volontari di aver tradito la neutralità svizzera, il francofilo risponde. "Alcuni sono venuti, disgustati da certi atteggiamenti germanofili emersi in Svizzera”.

Valdo Barbey: soldato, pittore e scrittore
(DR)

Un "gioiello", il diario di Barbey

Tra gli svizzeri che combattono dal lato francese vi sono anche alcuni naturalizzati. Hanno perso il passaporto con la croce bianca, ma mantengono forti legami con il loro paese di origine. Valdo Barbey ha 34 anni quando scoppia la guerra. Nato nei pressi di Yverdon, parte a Parigi per seguire la scuola delle Belle Arti. Nel 1914 il giovane pittore viene incaricato di disegnare le uniformi del nemico. Vuole battersi e alla fine di ottobre il suo desiderio è esaudito. Barbey viene inviato al fronte, nella regione del Pas-de-Calais.

Il suo diario, pubblicato nel 1917 sotto lo pseudonimo di Fabrice Dongot, racconta la vita quotidiana nelle terribili trincee. 26 ottobre 1914: "A un metro di distanza dalla nostra trincea si trovano quattro tombe, con una croce su cui è stato posto un képi. Sono le tombe di quattro sciagurati, uccisi da una bomba nel seminterrato di una casa”.

2 novembre: "Le mitragliatrici tedesche ci cospargono di pallottole, che passano sopra di noi. Alla mia sinistra sento urlare: ‘Oh mamma!’. Poi, silenzio". 1° dicembre: "Viene ordinato di inserire le baionette e di passare all'attacco ( ... ) Siamo ora nella zona spazzata dalle pallottole: dzing, dzing, dzing. Alcuni cadono. Corriamo, saltiamo, alcuni gridano, altri ridono”.

In questa lotta fino alla morte per pochi metri di terreno, i valori umani non sono completamente scomparsi. Dopo essere entrata in una trincea piena di cadaveri nemici, la sezione Barbey seppellisce i morti, mentre piovono le bombe. "Scavare non è niente, la cosa più dura è di trasportare tutti questi poveri corpi mutilati fino alla tomba”.

Colpito da due pallottole alla testa e alla spalla, Barbey viene evacuato dalla zona di combattimento e poi rilasciato nel 1916. Quando, alla fine degli anni '20, l'ex soldato e storico Jean Norton Cru raccoglie delle testimonianze della guerra, si entusiasma per il diario di Barbey. “Un puro gioiello ( ... ) Leggendo questo diario, mi chiedo sempre se è stato eguagliato da altri ritratti della vita quotidiana dei soldati al fronte”.

L'avventuriero Binet-Valmer

Mentre Barbey è sobrio e preciso nel descrivere i combattimenti, il ginevrino Binet-Valmer racconta gli eventi con una ricerca stilistica. Al momento della dichiarazione di guerra, lo scrittore di 39 anni ha già pubblicato una dozzina di libri. Chiede la nazionalità francese e fa di tutto per essere arruolato nella brigata del generale Trentinian, che incontra nei ristoranti eleganti del Bois de Boulogne.

Trentinian non lo vuole, ma Binet-Valmer non demorde e riesce a farsi prendere come scudiero del generale. Promosso sotto-tenente, il ginevrino vive la sua guerra da scrittore-giornalista. Racconta le sue gesta in venti episodi trepidanti, per i lettori del “Journal”.

Lo storico Norton Cru non nutre grande stima per questo tuttofare. "Binet-Valmer era un vero moschettiere, voleva vivere tutte le avventure della guerra. E vi è riuscito, senza voler limitarsi però all'avventura più comune, più essenziale, quella della fanteria.

Un giudizio un po' troppo severo: Binet-Valmer vive da vicino i combattimenti di Ethe (Belgio) nell'agosto 1914. E per finire viene ferito nella battaglia di Malmaison, nel mese di ottobre 1917.

Traduzione di Armando Mombelli

Jérémie Guez – Le dernier tigre rouge

Par 19 mars 2014

Éditions10-18
Prix : 7,10 € - ISBN : 978-2264061072 – Parution le 3 avril 2014
www.10-18.fr

 

ÉVÉNEMENT : Jérémie Guez rejoint la collection Grands Détectives avec un roman ambitieux qui traite de la période occulté de l’histoire : l’échec de la légion étrangère en Indochine, à la manière de Francis Ford Coppola et de son Apocalypse Now.

Mars 1946. L’acheminement des troupes françaises vers l’Indochine s’accélère. Tous les navires disponibles sont chargés d’amener les militaires français vers l’Asie du Sud-Est pour reprendre cette zone capturée par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les premiers partants : les régiments de la Légion Étrangère. Jamais, depuis la création de ce corps d’exception, la Légion n’a été composée d’un ensemble si hétérogène : anciens nazis, résistants de tous les pays d’Europe et mercenaires du monde entier. On y trouve aussi bien des blancs-becs formés à la hâte à Sidi-Bel-Abbès que des vétérans, des professionnels de la guerre qui ont combattu aux quatre coins du monde… Encore meurtri par la mort de sa femme enceinte et par son expérience de résistant, Charles Bareuil ne peut pas reconstruire sa vie en France. Il cherche le combat pour oublier sa lâcheté et son manque d’engagement des premières heures. Charles s’engage donc pour la Guerre d’Indochine au sein du 3e Régiment Étranger de la Légion. Mais cette guerre absurde va rapidement devenir une guerre personnelle pour Charles, lorsqu’il décide de mener son enquête sur un mystérieux tireur d’élite servant derrière les lignes ennemies… qu’il soupçonne d’être un ancien camarade passé du côté Viet Mihn.

Jérémie Guez a 25 ans et vit à Paris, où il se consacre à l’écriture de romans et de scénarii. Du vide plein les yeux est son troisième roman après Paris la nuit et Balancé dans les cordes (Prix SNCF du polar).

Extraits de propos recueillis auprès des Éditions 10-18 :
Après trois romans noirs sur Paris et de sa banlieue, vous vous lancez dans le polar historique. Pouvez-vous nous dire pourquoi avoir choisi l’Indochine ?

Parce que c’est un formidable théâtre dramatique, un conflit qui brasse énormément de choses. Tout d’abord la grande histoire, en étant une des premières guerres de décolonisation, un affrontement d’une complexité inouïe avec une dimension presque fraternelle entre ceux qui s’opposent. Derrière ça, il y a évidemment le destin d’hommes, emportés par ce souffle, qui débarquent à l’autre bout de la planète, dans un pays qui ne ressemble à rien de ce qu’ils connaissent, pour faire la guerre. Une terre dont ils vont souvent tomber amoureux… Je me suis intéressé en particulier au sort des légionnaires qui qui se sont retrouvés là-bas et qui ont combattu pour la France.

Qui est Charles Bareuil, le personnage central de votre roman, un légionnaire ?

Charles Bareuil est un ancien résistant qui culpabilise de ne pas avoir lutté plus tôt contre les Allemands. Il a quitté la France pour la Yougoslavie. en suivant la femme qu’il aimait. Mais elle a été tuée par les oustachis là-bas. Bareuil a donc été rattrapé par la barbarie nazie et, depuis porte en lui la responsabilité de la mort de cette femme. La guerre est devenue son métier, aussi, pour fuir ses démons, il décide de s’engager pour l’Indochine plutôt que de reprendre une vie normale après la Libération. Il entre dans la légion ; s’il y trouve d’anciens résistants dans la Légion ; il doit aussi apprendre à pardonner puisqu’il est amené à se battre aux côtés de ceux qui étaient ses ennemis hier…

Engagement N°102 printemps 2014

 

"Ich bin im Krieg zum Kriegsgegner geworden"

22.03.2014

Johann Weber war sechseinhalb Jahre in der französischen Fremdenlegion. Die Erinnerungen an Indochina und Algerien lassen den jetzigen Muckentaler nicht los.

Mit 17 Jahren ist Johann Weber in die Fremdenlegion mehr gestolpert als bewusst eingetreten. Diese Zeit habe

sein ganzes Leben verändert, sagt der 79-Jährige heute. Foto: Brinkmann

Von Ursula Brinkmann

Muckental. "Centquatredeuxcentdouze": 104.212. Seine Marticule, seine Erkennungsnummer bei "La Légion étrangère", kann Johann Weber noch auf Französisch nennen. Sonst ist ihm von der Sprache der Nachbarn kaum etwas in Erinnerung. Französisch ist die Sprache der Fremdenlegionäre. Sie sind Soldaten des französischen Heeres. Weber war einer von ihnen. 1952 war der damals 17-Jährige, mit Mutter und Bruder aus dem ehemaligen Jugoslawien nach Deutschland gekommen, in Landau in die Aufnahmestation für Fremdenlegionäre geraten - "mehr aus kindlicher Neugier und Dummheit", wie er heute sagt. Mit anderen jungen Männern habe er sich herumgetrieben, "dann gab's kein Zurück mehr."

Noch heute wirbt die Fremdenlegion (auch auf Deutsch): "Abenteuer jeden Tag - die Fremdenlegion bietet Ihnen eine neue Chance für ein neues Leben." Auf einen frisch gebackenen Bäckergesellen im Nachkriegsdeutschland mussten derartige Verheißungen verlockend geklungen haben. Von Landau ging es nach Straßburg, Marseille, Oran in Algerien. Doch in Webers Familie wusste niemand, wo der Junge abgeblieben war. "Die haben erst später übers Rote Kreuz erfahren, worauf ich mich eingelassen habe."

"In der algerischen Hafenstadt wurden wir drei Monate lang ausgebildet." Schießen, Kämpfen, Orientierung im Gelände. Totaler Gehorsam, voller Körpereinsatz bis zum Umfallen. Aber auch von Anfang an Kameradschaft. Das ist Hans Weber bis heute gegenwärtig. "Ich habe immer gesehen, dass ich gute Kumpel hatte." Der Schimanski aus dem Ruhrpott sei ein Pfundskerl gewesen, erzählt Weber am Küchentisch seines Hauses am Ortsausgang von Muckental, obwohl der was auf dem Kerbholz hatte. "Aber ich hab' nie danach gefragt." Neues Leben... Schimanski ließ es für die Legion.

Gute Kameradschaft sicherte das eigene Überleben. "Jeder Fremdenlegionär ist Dein Waffenbruder" lautet der zweite Artikel des Ehrenkodex. Das begriff Weber immer mehr, je länger er in der Legion war. Nach der Ausbildung und 23 Tagen auf einem Schiff wurde es in Indochina ernst. In einem brutalen Unabhängigkeitskrieg der Viet Minh gegen die französische Kolonialmacht spielten die Fremdenlegionäre eine wichtige Rolle. "Wir Legionäre waren die Frontkämpfer, die für die haarigen Sachen", beschreibt Weber im Rückblick den Einsatz. Er hatte nur im Kopf, "lebend da raus zu kommen." 18 Monate überstand er - sogar ohne Verletzung oder Krankheit.

Das Kämpfen, das Töten, das Sterben - Weber war als Kind in "diesem blöden Krieg aufgewachsen" - es ließ ihn kalt, musste ihn kalt lassen, wollte er nicht durchdrehen, "vor die Hunde gehen", wie er es an Kameraden selbst miterlebte. Im Rückblick unauslöschlich ist auch jene Handlung, die ihm bis heute die eigene Marticule ins Gedächtnis gebrannt hat: Verlor einer der Kameraden sein Leben, so war der letzte Dienst, den man ihm erweisen konnte, das Durchbrechen der Plakette mit der Identifikationsnummer, die jeder an einer Kette um den Hals trug.

Unter Webers Erinnerungsstücken an sechseinhalb Jahre bei der Legion ist diese Kette nicht. Eine Schützenkordel, zwei Schulterzeichen, zwei Medaillen, Magazine der Legion und die gerahmte Entlassungsurkunde aus dem 5. Régiment Etranger d'Infanterie, datiert auf den 1. Januar 1959. Schlimm sind die Erinnerungen an seine Zeit in Algerien, wo das französische Militär gegen die algerische Unabhängigkeitsbewegung FLN von 1954 bis 1962 kämpfte. Da sei es rundgegangen, spart der Kriegsveteran Details lieber aus. "Das war ein Krieg gegen ein Volk, das uns hasste." Ein erbarmungsloser Krieg gegen die Zivilbevölkerung, gegen Frauen, Kinder, Alte. Ganze Dörfer habe man angezündet. Auf den Küchentisch in Muckental tropfen Tränen.

"In diesem Krieg bin ich zum Kriegsgegner geworden." Johann Weber versuchte in Nordafrika, so gut es eben ging, "zivile" Aufgaben in der Legion zu kriegen: Kartoffeln schälen oder das Casino putzen. "Aber abhauen, das kam für mich nicht in Frage." Das hätte gegen die eigenen Ehr- und Disziplinvorstellungen verstoßen. Heute sagt er über die Zeit von 1952 bis 1959: "Die Legion hat mein ganzes Leben verändert." Gewissermaßen hat Weber den dritten Artikel des Ehrenkodex im zivilen Leben auf persönliche und bescheidene Weise umgesetzt: "Du hältst die Traditionen in Ehren, dienst mit Treue Deinen Vorgesetzten. Disziplin und Kameradschaft sind Deine Stärke, Mut und Ehre sind Deine Eigenschaften."

Hintergrund

Entgegen vielfacher Annahme handelt es sich bei der Fremdenlegion nicht um eine Söldnertruppe, sondern um freiwillige Soldaten auf Zeit des französischen Heeres. Die längste Zeit seit ihrer Gründung im Jahr 1831 diente die Truppe der Eroberung und Absicherung der Kolonien Frankreichs. Nach dem II. Weltkrieg waren Fremdenlegionäre stark eingebunden in die Konflikte der Dekolonisation in Indochina (heute Vietnam, Laos und Kambodscha) und Algerien. Das vom II. Weltkrieg zerstörte Westdeutschland entwickelte sich zum Hauptlieferanten an Soldaten. Das (eigentlich definierte) Maximum von 20 Prozent Anteil einer Nationalität stieg bis über 50 Prozent an. Doch nicht für Frankreich, sondern für einen abstrakten Ehrbegriff, für vage Ideen von einem zweckfreien Soldatentum und für die Legion, die Heimat und Familie ersetzte, zogen die Elitesoldaten an die Front. Heute, so weist es die Homepage in 15 Sprachen aus, besteht die Légion étrangère aus insgesamt 7699 Mann. Der Eingangssold beträgt 1043 Euro/Monat bei freier Unterkunft und Verpflegung. Er steigert sich nach Dienstgrad, Zugehörigkeit und Einsatzort bis zu 4818 Euro. Die Selbstdarstellung "Abenteuer jeden Tag" und die "neue Chance auf ein neues Leben" verfängt. Männer aus 136 Ländern dienen derzeit und "konstruieren sich eine außergewöhnliche Zukunft, in der Ehre und Treue grundlegende Werte" sein sollen.

Au Service de la France Les Volontaires Étrangers de 1914

Vendredi, 21 Mars 2014 20:11

Les Archives Fabuleuses de l’Armée Française La Légion Étrangère


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